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  • Des aphasiques en cours de gymnastique
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  • un aphasique avec son in

 

L'entourage

Que peut faire l'entourage ?
* Vous pouvez aider l’équipe soignante à mieux connaître votre proche :
en parlant de lui : sa famille, son travail, ce qu’il aime/n’aime pas,
en décrivant sa personnalité, son mode de vie et ses centres d’intérêt (loisirs, sports...),
en donnant des informations sur ses préférences alimentaires, sur des soins particuliers (lunettes, appareil dentaire...),
en parlant des habitudes langagières antérieures (était-il bavard ?, aimait-il lire ?...).

Tous ces renseignements vont permettre aux professionnels de construire une rééducation adaptée à votre proche.
* Auprès du malade, vous jouez également un rôle essentiel de soutien et favorisez sa récupération
en le soutenant et étant présent,
en le rassurant et lui expliquant ce qui lui arrive,
en favorisant son autonomie et évitant de l’infantiliser,
en incluant la personne dans les conversations, en lui parlant,
en la tenant au courant des décisions importantes concernant le foyer,
en l’informant des activités familiales,
en lui demandant son opinion,
en évitant de comparer la vie avant l’aphasie à celle de maintenant et en pensant au présent.

Conseils pratiques pour faciliter la communication

Retrouver un équilibre dans la communication après une aphasie est difficile et vous pouvez vous sentir démunis.

La famille fait souvent beaucoup mais la situation est déstabilisante.

Voici quelques conseils afin de vous conforter dans le choix de vos aides et peut-être vous en apporter d’autres.
Toutes les aides proposées ne sont ni exhaustives ni applicables à toutes les personnes aphasiques, cela varie en fonction des difficultés rencontrées par le malade.
Pour mieux adapter votre communication et votre comportement face aux difficultés spécifiques de votre proche.

N'HÉSITEZ PAS À DEMANDER CONSEIL À SON ORTHOPHONISTE.

De manière générale :

Soyez réceptif à tous les modes de communication (gestes, mimiques, sourires...), cet échange est très important.
Evitez les idées préconçues sur la personne et son handicap comme : « elle ne comprend rien », « elle ne veut pas parler ».
Pensez que la personne aphasique sait ce qu’elle veut dire mais qu’elle ne peut pas l’exprimer en paroles ou qu’elle bute sur les mots.
N’infantilisez pas la personne, adressez vous à elle comme à une personne adulte et intelligente.
Soyez disponible et patient, prenez le temps de communiquer avec votre proche.
Donner lui du temps : pour s’exprimer et vous comprendre, même si cela provoque des « blancs» dans l’échange.
Ne parlez pas à sa place, laissez lui sa place d’interlocuteur.
Ne faites pas semblant d’avoir compris, elle s’en rendra compte et cela se fera au détriment de la communication.
Encouragez toutes les tentatives de communication.
Cherchez à comprendre ce que la personne veut vous dire même si cela vous semble dépourvu de sens.
Les injures ou le tutoiement sont souvent involontaires, tolérez le manque de contrôle verbal.
Aménagez un environnement calme (évitez la télévision, la radio, plusieurs personnes qui parlent en même temps), communiquer demande beaucoup de concentration à la personne aphasique.
Une seule occupation en même temps.
Evitez les conversations de groupe.
Attention, l’aphasique se fatigue vite et cela influence la qualité de la communication (compréhension et expression), respectez cette fatigue. Parler est un effort permanent même quand les progrès sont encourageants. La personne a besoin de moments de récupération.
Attention néanmoins à l’isolement !
Ne parlez pas de la personne aphasique en sa présence comme si elle n’était pas là.
Attention, la personne peut confondre le oui/non, il est parfois utile de vérifier si vous vous êtes bien compris.
Essayez autant que possible de finir la conversation sur une réussite pour encourager la personne.

Pour aider la personne aphasique à vous comprendre

Les troubles de la compréhension passent souvent inaperçus pourtant ils perturbent la communication. Il faut donc rester vigilant :
Assurez-vous que la personne vous regarde.
Parlez lentement mais restez naturel, gardez les intonations et les gestes.
Faites des phrases simples et courtes.
Préférez des mots concrets dans un premier temps.
Donnez une idée à la fois.
Marquez des pauses entre les phrases.
Reformulez si nécessaire.
Ne sautez pas du coq à l’âne.
Prévenez la personne si vous changez de sujet.
Si vous utilisez l’écrit : écrivez l’idée principale en un mot seulement ou en utilisant le moins possible.
Utilisez le dessin et les gestes pour aider à faire passer votre message.
Posez des questions simples en proposant un ou deux éléments maximum : Tu veux du thé ? tu veux du café ?
...Vous pouvez essayer d’écrire les deux choix, de les dessiner à côté ou les montrer.La compréhension est facilitée lorsqu’on s’appuie sur la situation en cours ou à défaut, des éléments qui illustrent le sujet (par exemple, des photos des personnes dont on veut lui parler ou celle d’un lieu).

Pour aider la personne aphasique à s’exprimer et à faire passer son message

En dehors de la rééducation, le but premier n’est pas d’exercer le langage mais de pré server la communication, l’échange quel qu’il soit avec votre proche.
Ne confondez pas communication et rééducation, la priorité reste toujours la communication (verbale ou non).
Sollicitez-le, encouragez-le à parler.
Laissez-lui le temps de s’exprimer, la recherche d’un mot ou d’une phrase peut être longue.
Ne finissez pas ses phrases à sa place pour gagner du temps, vous risquez de vous tromper et de compliquer l’échange.
Concentrez-vous plus sur le sens, le contenu que sur la forme, l’essentiel est qu’il ou elle se fasse comprendre.
Encouragez la personne à s’exprimer par tous les moyens possibles (gestes, dessin, mimiques, désigner les objets...).
Encouragez la personne à passer par l’écrit si elle le peut.
N’interrompez pas l’aphasique dès qu’il se trompe.
Ne le corrigez pas sans arrêt.
Ne le faites pas répéter si vous avez compris car cela peut le décourager.
Posez des questions auxquelles la personne peut répondre par oui/non. Mais faites attention à la fiabilité de la réponse.
Posez une question à la fois.
Pour l’aider à trouver le mot qu’elle cherche quand vous le connaissez :
- vous pouvez lui donner la première lettre ou la première syllabe du mot. Par exemple si le mot est « chapeau » soit en donnant « ch.. », soit « cha.. »
- vous pouvez mettre le mot dans son contexte et lui laisser finir la phrase : « je vais chez le dentiste quand j’ai mal aux ______. »

Si la personne jargonne

On est souvent dérouté et démuni devant une personne qui jargonne sans pouvoir s’arrêter :
Ne lui cachez pas que vous ne la comprenez pas.
Canalisez la autant que vous pouvez par des consignes ou des questions simples amenant des réponses simples oui/non.
Stoppez la dans son discours si nécessaire.
Faites face à son comportement agressif, irritable.

Si la personne répète toujours le même mot ou des syllabes identiques (ex : lalala) :

Evitez de vous en amuser en le répétant, mais cherchez plutôt à l’arrêter.
Essayez de détourner son attention, de la faire passer à autre chose.
Encouragez la à passer momentanément par un autre mode de communication (dessins, gestes, écrit si possible).
" L'aphasie, Vous connaissez ? " - FNAF - http://aphasie.fr/